Marius PETIPA

 

 

 

Qui était Marius Petipa ?

Danseur chorégraphe et maître de ballet (Marseille 1818 - Crimée 1910)

 

Marius Petitpa a changé l'histoire de la danse, décrite jusqu'alors comme un art désuet et mineur. On le considère maintenant comme le père fondateur du ballet, avec la mise en valeur du corps de ballet, des solistes puis de la ballerine.

 

A 29 ans Marius Petipa est déjà un danseur vieillissant, écumant les théâtres de province. Il s'enfuie même de Madrid, criblé de dettes et recherché par la police. Mais il reçoit une invitation à rejoindre la troupe impériale russe à Saint Petersbourg, certainement grâce à la réputation de son frère aîné, Lucien, premier danseur à l'Opéra de Paris (celui-ci fait sensation, avec Carlotta Grisi, dans le ballet romantique " Giselle ou les Wilis " en 1841).

 

Après être danseur depuis 1847 dans les ballets impériaux , Marius Petipa apprend et attend. A 43 ans, Il compose « la Fille du pharaon » aux décors somptueux, avec la présence d'animaux sur scène ainsi que la troupe entière des danseurs. Ce spectacle ingénieux, clinquant et impressionnant rencontre un énorme succès. Et puis l'Orient est à la mode. Après ce triomphe, il devient maître de ballet, en 1869, au théâtre impérial et professeur à l’école impériale de danse où il perpétue la tradition française du ballet de cour où figurent, par goût de l'exotisme, toutes sortes de danses venues d'ailleurs.

 

Puis, entre 1880 et 1890, les ballets impériaux s'étiolent et entrent en léthargie, mais le public est toujours là. C'est alors qu'arrivent les danseuses italiennes de la Scala de Milan, virtuoses, rapides, au travail précis. Petita se relance avec des chorégraphies plus complexes et faisant enfin la symbiose entre la musique et le mouvement. Cette fois, il entre pour de bon dans l'Histoire de l'Art.

Il rencontre Tchaïkovski en 1888 et participe alors à la co-création de chefs d’œuvre  qui répondent au goût d'un public aristocratique. Ce sont des contes merveilleux ou fantastiques : «la Belle au bois dormant », «Cendrillon», «Casse-Noisette», « le Lac des cygnes».  Cette dernière œuvre, où évoluent des femmes métamorphosées en cygnes près du lac dont elles sont prisonnières, fut un échec à sa création en 1877 (la musique fut mal comprise et le ballet de Wenzel Reisinger mal bâti). En 1893, Marius Petipa s'en saisit, la réécrit et demande à  Tchaïkovski de remanier sa composition.

Auparavant, la musique accompagnait le ballet, désormais, elle guide le chorégraphe. Pour les russes, Marius Ivanovitch Petipa a révolutionné la danse et c'est un autre marseillais, Maurice Béjart, qui, dans les années 50 donnera un second souffle à celle-ci pour être en phase avec notre époque.

 

 

 

 

Qui était Maurice Béjart ?

Chorégraphe, Marseille 01/01/1927-Lausanne (Suisse) 22/11/2008

 

Il a révolutionné la danse dans les années 1950, en bousculant les codes classiques. Il voulait faire de la danse “l’art du XX e siècle”. Il a donné un second souffle à la danse au moment  ou elle en avait besoin.

Son père, Gaston Berger, est directeur d’une entreprise d’engrais située 120, rue Ferrari. Epris de recherche philosophique, il installe en ce lieu une bibliothèque.

Ainsi, Maurice Béjart a grandi dans le quartier du Camas. Il fréquentait les minots de la Plaine (Place Jean Jaurès) et il a fait ses études au collège du Sacré-Cœur.

Il adore le théâtre au point de monter des petits spectacles avec sa sœur et ses cousins. Mais, après un accident, un médecin lui prescrit, en guise de culture physique, la pratique de la danse classique. Danseur et chorégraphe, il choisit le pseudonyme Béjart du nom de l’épouse de Molière.

Préférant la culture des pays du Nord, mal vu des milieux académiques de la danse et n’obtenant pas d’aide financière, il quitte la France pour la Belgique.

 

Son sens aigu de la mise en scène fait que sa première création, Symphonie pour un homme seul (1955), sur la musique électroacoustique de Pierre Henry, révolutionne la danse : puissance et sensualité des danseurs, plus de tutu mais des collants et des blue-jean.

Il fut capable de rassembler 15 000 spectateurs pour son ballet théâtre A la recherche de en 1968 à Avignon. Des étudiants radicaux, dans la foulée des événements de cette année-la, eurent l'audace de qualifier Jean Vilar et Maurice Béjart de dictateurs !

 

Il a chorégraphié plus de 340 ballets dont il disait lui-même qu'il fallait jeter les trois quarts.

 

Il s’éteint à l’âge de 81 ans à Lausanne. Restent des œuvres sublimes :

 

A la fin des années 80, son comportement surprend :

- en 1986, invité à l'Opéra de Paris, il s'octroie le droit de nommer 2 danseurs étoiles alors que ce droit revient à Rudolf Noureev, directeur artistique du ballet de l'Opéra de Paris. Il déclare "Un usurpateur doit partir : au revoir Monsieur Noureev"

 - l'année suivante, il entre en conflit avec le directeur du Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles, scène attitrée du Ballet du XXe siècle. Il dissout le Ballet et part à Lausanne où il fonde le Béjart Ballet Lausanne.

Ce comportement a déçu nombre de ses admirateurs si bien qu'il reste un des plus grands chorégraphes mais aussi le plus méprisé.

 

 

Roland PETIT

photo du site de Roland Petit

 Le bâtiment du Ballet National de Marseille

 

Qui était Roland Petit ?

Chorégraphe, "maître de la danse" (Villemomble 1924-Genève 2011)

 

Fils de Rose Repetto, créatrice de la marque, il intègre l'Ecole de Ballet de l'Opéra de Paris. Mais, c'est à Marseille, en 1972, qu'il va montrer qu'en Province, on peut faire aussi beaucoup de choses. Répondant à l'appel de Gaston Defferre, maire, et d'Edmonde Charles-Roux, qui veulent effacer le désert culturel d'avant la décennie soixante-dix, il va frapper fort : il monte le Pink Floyd Ballet au Palais des Sports (salle Vallier) et fonde en même temps le Ballet de Marseille qui deviendra le Ballet National de Marseille.

Ses chorégraphies suivantes montrent qu'il excelle dans l'art du pas de deux comme dans l'abstraction.

Il quitte Marseille à l'âge de 74 ans pour changer d'activité et rejoindre Lausanne.

 

J'ai assisté au spectacle de la salle Vallier en cette fin d'année 1972 (déjà 50 ans !) et en garde un souvenir vivace. Les Pink Floyd étaient installés sur une haute estrade et le ballet évoluait, devant, sur la scène. Pendant plus d'une demi-heure, ce spectacle, grandiose pour l'époque, nous a donné une musique psychédélique pour les oreilles, des jeux de lumière et des danses classiques et modernes pour les yeux.

 

La salle Vallier (quartier de La Blancarde, Marseille 4e arrt)