STENDHAL

 

 

 

Qui était Henri Beyle dit Stendhal ?

Ecrivain français (Grenoble 1783-Paris 1842)

 

Né sous le règne de Louis XVI, Stendhal est athée par rapport aux autres romantiques. Il se passionna pour le dessin, les mathématiques, le théâtre et l'histoire de l'art. Il fut un infatigable voyageur, féru de Sud et d'italianité, rester en ville l'agaçait à cause de l'ambiance bourgeoise et terne. Engagé dans l’armée de Bonaparte il découvrit l’Italie. Il a beaucoup écrit sur l'art du passé, mais héritier des Lumières, ce sont les oeuvres de la Renaissance qu'il aime et il aura 10 ans d'avance sur le Romantisme.

Il arriva à Marseille le 25 juillet 1805 poursuivant l’actrice Mélanie Guilbert, "beauté normande" dont il était follement amoureux, qui se produisait au grand théâtre. Afin de gagner sa vie, il entra au service de l’épicier Meunier, 14, rue Venture jusqu’au 24 mai de l’année suivante, date à laquelle il regagna  Paris. C'est la seule fois où il vivra avec une femme.

 

Stendhal avait une fascination pour Napoléon, celui-ci hante son écriture. Il suit l'armée à Berlin, Vienne, Moscou.

 

Fixé à Milan en 1814 il produisit un essai de voyage « Rome, Naples et Florence », signé du nom de Stendhal lors de sa première publication à Paris en 1817. Ce pseudonyme est à rapprocher de Stendal (Allemagne), ville natale de Johan Winckelmann (1717-1768) considéré comme le fondateur de l'histoire de l'art grâce à un ouvrage qui était une référence à l'époque de Stendhal. Vers 1820, il écrit des articles virulents pour défendre la musique italienne (en particulier de Rossini) face aux partisans de la musique française.

Enfin, retour au roman, « le Rouge et le Noir » (1830) où le personnage principal, Julien Sorel, lutte contre sa timidité et est obsédé de l'aura napoléonienne. « Julien Sorel, jeune ambitieux sans titre de noblesse, qui ose braver une société conservatrice et imbue d'elle-même jusqu'à s'y brûler les ailes et y perdre la tête »(L'obs)

 

Il revint à Marseille en 1836 et 1838 lors de son premier congé du poste de consul de la monarchie de juillet à Civitavecchia et de retour à Paris, rue Caumartin, il écrivit « La Chartreuse de Parme » (1839) en 52 jours. Le début de l'ouvrage décrit l'entrée des troupes français dans Milan et la fin de l'ouvrage décrit la bataille de Waterloo.

 

Cet écrivain, peu apprécié de son temps, ne deviendra célèbre que longtemps après sa mort, survenue le 22 mars 1842, lors d'un dernier congé à Paris. Il s'effondra dans la rue, victime d'apoplexie.

 

Note 1 : pour se rendre à Marseille, la ligne de chemin de fer Paris - Lyon - Méditerranée n'existait pas encore, il fallait trois jours de diligence, dans le meilleur des cas, pour effectuer ce voyage. Les grands personnages de l'époque prenaient ensuite le bateau pour leur destination lointaine. C'est ainsi que pour un voyage se trouvèrent dans la même diligence Stendhal, George Sand et Frédéric Chopin.

A Marseille, George Sand et Frédéric Chopin furent contents de se séparer de ce compagnon " bavard et ennuyeux".

 

Note 2 : le Grand Tour est le nom donné par l'aristocratie anglaise (le terme est en vieux français) au voyage effectué à Rome  par la jeunesse  britannique au XVIIIe siècle. Les antiques fascinent et on vient de découvrit Pompéi et Herculanum. Le voyage en Grèce par contre est trop dangereux du fait de l'occupation ottomane. C'est Stendhal qui réintroduit dans la langue française le mot touriste en 1838 en publiant  « Mémoires d'un touriste ». On qualifie maintenant d'anglicisme le mot "Tour-opérateur", lui préférant le terme "Voyagiste" alors que l'origine du mot est française.