Grotte Cosquer

 

 

Les hommes du Paléolithique

 

Au Paléolithique, la Provence, comme le reste de l'Europe, était occupée par des groupes de nomades qui pratiquaient la chasse, la cueillette et la pêche.

Les artistes qui ont décoré les parois de la grotte Cosquer appartenaient à des cultures qu'on nomme Gravettien (34000 à 22000 avant le présent) et Epigravettien (22000 à 10000 avant le présent).

L'environnement était très différent. La ligne de côte de la Méditerranée se trouvait à plusieurs kilomètres, en raison d'un niveau marin bien plus bas que l'actuel. Les paysages étaient plus ouverts, avec moins de forêts et des espèces animales adaptées au froid.

 

Commentaires provenant de l'exposition. Les dessins sont extraits du livre "La grotte Cosquer" de Dominique Serafini et Thierry Félix.

 

La grotte Cosquer est un site unique au monde, dans l'histoire de l'humanité, par sa dimension maritime. Dans le bestiaire de la grotte, on trouve des animaux marins, phoques et pingouins, ce qui est rare dans l'art pariétal.

Le passé maritime de l'homo-sapien a été négligé par les préhistoriens.

Cette grotte n'est pas une grotte habitée, mais sans doute un lieu de culte. La coupe graphique du site fait curieusement penser au sexe et à l'utérus de la femme, berceau de la vie. Les hommes du paléolithique ne se considéraient pas au-dessus des autres êtres vivants mais, comme eux, faisaient partie de la nature. L'homme les côtoyait dans le monde visible et communiquait avec leur esprit dans le monde invisible.
Au bas de la grotte, les hommes ne voyaient pas la mer. Du fait de la glaciation, le niveau de l'eau était 112 m plus bas que l'actuel, le rivage se trouvait donc 6 km plus loin, là où se situe actuellement le phare du Planier.

 

La véritable grotte Cosquer se situe au pied du cap Morgiou sur la côte des Calanques.

Le fac-similé de la grotte Cosquer se situe dans la Villa Méditerranée, à côté du Mucem.

 

Ces groupes étaient anatomiquement modernes mais leur mode de vie était différent du nôtre car ils étaient nomades, se déplaçant de l'est du Rhône jusqu'en Ligurie en fonction de la mobilité des ressources (troupeaux en particulier). Et le traceur de ces mobilités c'est le silex ! Les hommes se déplacent avec leurs outils. Ces silex proviennent de la vallée de la Durance. Les glaciers alpins descendaient jusqu'au niveau de Sisteron.

 

Ces deux silex, je les ai trouvés sur la dernière plage, de galets,à Menton, à 200m de la frontière franco-italienne. On peut supposer que ce sont des résidus des outils d'homo-sapien, car il n'a pas de silex dans la région.

 

La Dame des Balzi-Rossi, à la frontière franco-italienne, appartient à ce groupe de nomades se déplaçant sur le littoral provençal-ligure. Cette femme de 35 ans environ, exhumée par des fouilles au XIXe siècle dans les grottes de la falaise, portait sur elle une coiffe de coquillages et de dents de cerf. Elle a certainement connu la grotte Cosquer.

 

Les grottes des Balzi-Rossi, derrière la frontière, à Menton.

Note : merci à Henri Cosquer, plongeur professionnel, pour cette découverte hors du commun, grâce à sa curiosité, sa persévérance, son courage et son sang-froid. Cette grotte est menacée par la montée des eaux; Le marégraphe de Marseille est le point zéro de toutes les cartes françaises. Or, à cause du changement climatique, le niveau de la Méditerranée est monté de 20cm depuis la mise en service de ce  marégraphe en 1884.

Et aujourd'hui ...