Charles et Eugène DELACROIX
Qui était Charles Delacroix ?
Homme politique issu de la
Révolution, académicien de Marseille (Giory-en-Argonne 1741 -
Bordeaux 1805).
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Charles Delacroix fut le 1er préfet des Bouches-du-Rhône de 1800 à 1803 (sous le régime de la Convention) avant d’être nommé préfet à Bordeaux. La première préfecture se trouvait dans les lieux de l'actuel Lycée Montgrand. Il décida d'embellir la ville par de petits monuments évoquant l'histoire de Marseille : - la colonne de la Peste, en souvenir de la terrible peste de 1720 (image précédente), du sculpteur François Chardigny. - la colonne d'Homère rappelant l'origine grecque de la ville (angle rue d'Aubagne / rue Moustier 1er arrt), du sculpteur Etienne Dantoine. - la colonne de Puget, face à la maison de celui-ci (rue de Rome), du sculpteur Etienne Dantoine. Il fit édifier les halles, qui portent son nom, dans un quartier très commerçant, afin de réorganiser les étalages autrefois anarchiques. Il s'enquit de la propreté de la ville en construisant des trottoirs et en installant des décrottoirs à l'entrée des immeubles (les rues ne sont pas encore pavées, c'est une décision ministérielle de 1815 qui l'imposera à toutes les villes. Seule la ville de Florence, cas unique en Europe Occidentale, pavait ses rues, dès 1237, avec de larges dalles de pierre).
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Qui était Eugène Delacroix ?
Peintre du Romantisme (Charenton-St
Martin 1798 – Paris 1863
Eugène Delacroix avait 5 ans quand il a quitté Marseille. On peut facilement imaginer qu’un enfant de 5 ans n’oubliera pas la lumière du Sud que l’on retrouvera plus tard dans ses carnets de voyage au Maroc, cette lumière qui ne permet de voir l'éclat des couleurs qu'au petit matin et en fin de soirée. Effectivement au Maroc, il écrira « J'éprouve des sensations pareilles à celles que j'avais dans mon enfance. Peut-être le souvenir confus du soleil du Midi, que j'ai vu dans ma première jeunesse, se réveille en moi ».
Son père décèdera en 1805, deux
ans après son arrivée à Bordeaux, et il perdra sa mère à l’âge de 16 ans. Il
sera recueilli par sa sœur aînée dont David fit un portrait intitulé Mme
de Verninac en 1799. Il fréquente le
Lycée Impérial (actuel Louis le Grand), puis se tourne vers l’art dans
l’atelier de Pierre Guérin, considéré comme le père des romantiques.
Delacroix récuse pour ses œuvres
l’étiquette du romantisme et se revendique plutôt du classicisme. Les grandes
fresques historiques à la gloire du pouvoir vont disparaître au cours de ce XIXe siècle avec l’avènement de la bourgeoisie qui
préfèrera la peinture de chevalet.
Ses œuvres de jeunesse s’inspirent de David qu’il considère comme son grand frère.
Quand Géricault meurt le 26 janvier 1824, Delacroix devint malgré lui le chef de file du Romantisme.
Au Salon officiel de 1827-1828, Delacroix expose plusieurs œuvres, dont La Mort de Sardanapale, mais cette œuvre est unanimement rejetée par les critiques. La violence de ces attaques va précipiter sa brouille avec le mouvement romantique.
C’est à la mi-octobre 1831 que Louis-Philippe (Roi des Français de 1830 à 1848) informe le comte de Mornay de sa mission diplomatique auprès du chef chérifien du Maroc. Delacroix fait partie de la délégation et peint ce qu'il voit dans ses carnets de voyage. Il complète son voyage par l’Algérie où il séjourne une dizaine de jours (L’armée d’Afrique avait débarqué à Alger le 14 juin 1830 sous Charles X, lequel fut renversé le 2 août de la même année par la révolution des Trois Glorieuses). Les notes de voyage de Delacroix deviendront, plus tard à Paris, des tableaux après avoir "orientalisé" la peinture de Rubens.
Sa peinture est d’une facture vibrante comme Rubens et Titien, sa couleur est intense et pure. Son œuvre annonce le travail de Manet et des Impressionnistes. Et, à la fin du XIXe siècle, les Modernes se reconnaîtront débiteurs de Delacroix.