PROTIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monument

à Gyptis et Protis, quai Marcel Pagnol, extrémité du quai Rive Neuve,

au pied de la partie basse du fort St Nicolas, face à la commanderie

ui était PROTIS ?

Armateur grec (600 avant JC)

Il y a 2600 ans, c'est dans la calanque du Vieux-Port actuel, que de jeunes phocéens venus d’Asie mineure, séduits par ce rivage similaire à leur pays, décidèrent de fonder une colonie.

 

 

Vue de la Corniche vers Malmousque : on comprend pourquoi les marins grecs ont été séduits par cette côte.

Image numérique de la cité grecque projetée sur un mur du Pavillon M, pavillon éphémère de Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013.

 

Bas-relief de la résidence La Madeleine, 93 bd de la Libération, 1er arrt.

Protis et Gyptis sont de chaque côté de l'emblème de Marseille. Gyptis porte l'enfant qui vient de naître, symbole de la naissance de Massalia.

Derrière eux ,des personnages de la mythologie rappelant que Marseille est une ville grecque :

Apollon, Poséidon, Vulcain et Vénus.

 

 

La légende commence ici (transmise par Justin, historien romain du IIè siècle avant JC) : le chef des phocéens, Protis, reçoit la coupe du mariage des mains de Gyptis, la fille du roi ligure, Nannus. Massalia née de ce pacte d'amour, d'abord comptoir commercial, deviendra rapidement une ville importante de la Méditerranée.

 

 

Comptoirs grecs fondés par les Massaliotes.(agrandir l'image)

 

Sous les remparts d'Antibes, les blocs de pierre du rempart grec.

 

 

 

Jardin des Vestiges - Musée d'histoire de Marseille

(derrière le Centre Bourse)

Vestiges de l'amphithéâtre, d'inspiration grecque, du Ier siècle avant JC, dans la cour du collège Vieux-Port. Les pierres sont en calcaire rose de La Couronne (près de Martigues). Son diamètre maximal était de 100m.

L'hémicycle était adossé à la butte St Laurent, d'ailleurs, de l'église St Laurent à la place de Lenche, au-dessus du collège, on suit parfaitement la courbure du haut de ce qui était un imposant amphithéâtre.

 

Chapiteau ionique découvert en réemploi dans un maison lors de la construction du fort Saint Jean (1668)

St Laurent (Musée d'Histoire de Marseille)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dessin d'un temple dédié à l'une des divinités de Marseille,

 avec le chapiteau précédent ; temple certainement situé à l'emplacement de l'église St Laurent,

l'église paléochrétienne ayant toujours récupéré

les anciens sites paîens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maquette de la ville antique  (Musée d'Histoire de Marseille)

 

 

En 2000, les travaux de la bibliothèque Alcazar ont permis la mise à jour d'un faubourg médiéval et au dessous quelques vestiges grecs (mur grec à l'arrière de cette photographie).

Au printemps 2017, boulevard de la Corderie (7e arrt), est mise à jour cette carrière de blocs de calcaire, datée du Ve siècle avant notre ère. C'est d'ici que les grecs anciens avaient extrait les premières pierres

Un combat s'engage alors  entre les Marseillais et les gens de pouvoir pour conserver ces vestige, Vinci devant y construire une résidence de prestige.: le bétonnage contre les traces de notre Histoire !

Finalement 635 m2 de ces vestiges sont classés Monument Historique depuis le 13 septembre 2018.

 

La pierre de la Corderie, fragile à l'humidité, n'était pas utilisée pour le parement des maisons mais plutôt pour la fabrication des sarcophages. Les traces sur les pierres révèlent que les ouvriers grecs ont travaillé avec des coins en fer pour détacher les blocs et avec des marteaux taillants (hache à pierre) pour dégrossir. Des trous dans le sol servaient certainement au calage de treuil de levage.

Un sarcophage fêlé a été abandonné sur place. Des creusements rectangulaires de faible profondeur sont les négatifs de dalles de sarcophage. Quelques empreintes semi-circulaires sont les négatifs de base de pressoir d'huile d'olive. Un puits procurait de l'eau aux ouvriers grecs.

 

Voici ce qu'il reste des vestiges derrière l'immeuble Vinci, mal protégés et menacés par la résurgence d'eau provenant de la colline Notre-Dame de La Garde et bloquée par le bâtiment Vinci. Le géotextile qui recouvre le site empêche l'évaporation de l'eau. La pierre, un marbre blanc à grains fins ne résiste pas aux intempéries. La pierre est devenue verte et se dégrade à grande vitesse.

 

L'Etat a lancé en 2022 un marché pour enfouir en 2023 ces vestiges : voilà donc un monument historique qui va devenir invisible et incontrôlé !!! C'est fait, nous sommes en 2025 et le site a été recouvert de sable, de galet et d'une bâche hermétique. Conséquence : durée de vie des vestiges 1 an 1/2 !

Un site, classé monument historique, va disparaître à la vue des Marseillais et autres visiteurs, recouvert de terre. Il n'y a qu'à Marseille qu'une telle situation incongrue puisse exister ! Jean Claude Izzo ne s'était pas trompé (voir ci-dessous).

 

 

 

« Marseille était gagnée par la connerie parisienne. Elle se rêvait capitale. Capitale du Sud. Oubliant que ce qui la rendait capitale, c'est qu'elle était un port. Le carrefour de tous les brassages humains. Depuis des siècles. Depuis que Protis avait posé le pied sur la grève. Et épousé la belle Gyptis, princesse ligure »    

Jean Claude IZZO